Un panel de haut niveau pour  améliorer la participation des  femmes en politique

Un panel de haut niveau pour améliorer la participation des femmes en politique

Les questions de promotion du genre, de l’égalité des chances entre l’homme et la femme, et du leadership féminin étaient au centre d’un panel organisé le vendredi 12 février, au Conseil national des droits de l’homme (Cndh), aux Deux-Plateaux Vallons.

Initiée par Onu-femmes et l’ambassade de Suisse en Côte d’Ivoire, cette rencontre avait pour but de permettre aux participantes de partager leurs expériences afin d’améliorer leur position sur la scène politique ivoirienne.

Animé par des expertes dans les questions du genre, ce panel a rassemblé plusieurs dizaines de femmes leaders, des représentantes d’organisations féminines de la société civile ainsi des femmes politiques.

A l’occasion, un film sur l’expérience de la Suisse en matière d’amélioration de la participation politique des femmes, a été diffusé. Intitulé « l’Ordre divin », ce film montre les progrès accomplis par ce petit pays européen, de 1959, année où il a organisé son tout premier scrutin, à ce jour.

A la cérémonie d’ouverture, Mme Antonia Ngabala Sodonon, représentante résidente d’Onu-femmes en Côte d’Ivoire, a réitéré ses félicitations au gouvernement ivoirien pour les efforts qui ont été fournis pour l’adoption de dispositions légales, visant à favoriser une présence pertinente des femmes dans les Assemblée élues en Côte d’Ivoire.

Elle a, cependant, noté que force est de constater que le quota minimum de 30% de candidatures féminines exigé aux partis ou groupements politiques pour l’élection des députés est loin d’avoir été atteint, au vu de la liste de candidatures publiée le 31 janvier 2021 par la Commission électorale indépendante (Cei).

« L’application effective de la loi sur la représentation de la femme dans les Assemblées élues demeure donc encore un défi qu’il importe de relever pour permettre à la Côte d’Ivoire de progresser dans le respect de ses engagements internationaux et nationaux, relatifs à la promotion et au respect des droits des femmes et des jeunes filles », a-t-elle insisté.

Pour sa part, l’ambassadeur de la Suisse en Côte d’Ivoire, Mme Anne Lugon-Moulin, a partagé l’expérience de son pays avec l’assemblée. Selon elle, le droit de vote des femmes en Suisse fut obtenu de haute lutte. « Un premier scrutin eut lieu en 1959 au cours duquel la majorité des votants (exclusivement des hommes) a refusé un droit fondamental aux femmes. 12 ans après, l’ouvrage a été remis sur le métier par le gouvernement, et la population masculine a finalement approuvé en 1971 le droit de vote pour les femmes », a-t-elle indiqué.

Elle a ajouté qu’avant cette date historique, la place de la femme était légalement peu considérée en Suisse. Car il ne s’agissait pas seulement de l’impossibilité de participer à la vie politique. « Vous n’aviez pas le droit d’ouvrir un compte bancaire à votre nom, vous n’aviez pas le droit de signer un bail à loyer pour votre famille ». Et de poursuivre : « Mais que de progrès accomplis depuis 1971. En 1979, la Suisse signe la Convention des Nations unies pour l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes. La première Présidente de la Confédération suisse fut élue en 1999. Donc moins de 20 ans après le droit de vote. Aujourd’hui, il y a davantage de diplômées universitaires que de diplômés. A l’heure actuelle, 38% des sièges au Parlement suisse sont détenus par des femmes ».

Elle se dit extrêmement fière de ces progrès rapides, compte tenu du fait que son pays a démarré ses efforts en matière d’égalité, avec beaucoup de retard, par rapport à de nombreux pays. « Aujourd’hui, nous sommes à la recherche de toujours plus de justice contre les autres formes d’inégalités, comme par exemple l’octroi récent d’un congé de paternité de deux semaines aux pères pour la naissance de leurs enfants », a-t-elle poursuivi.

Dans le même sens, Namizata Sangaré, présidente du Cndh, a affirmé que la question de l’égalité homme-femmes demeure une préoccupation d’ordre mondial inscrite à la fois dans l’agenda 2030 des Nations unies et dans l’agenda 2063 de l’Union africaine. Elle a, en outre, adressé ses félicitations aux femmes candidates aux élections législatives du 6 mars, qui « ont osé braver les pesanteurs sociales et les obstacles juridiques dressés sur leur chemin ».

En effet, dira-t-elle, c’est aux femmes qu’il revient au premier chef d’œuvrer à sortir la problématique de leadership féminin du carcan des actes symboliques, afin de l’inscrire dans la dynamique de la réalité concrète des choses.