Après les communes du district d’Abidjan, le CNDH en collaboration avec le NDI a délocalisé sa session du mécanisme avec les partis politiques à Bouaké autour du thème : « La responsabilisation des jeunes dans les partis politiques : état des lieux, défis et perspectives »
Bouaké est un pôle de développement et une ville universitaire importante où se nouent des alliances, et où ont lieu des batailles politiques qui renforcent le processus démocratique. Les jeunes de cette cité qui regorge d’énormes potentialités, ne doivent pas rester en marge de ce processus dans lequel ils ont un rôle fondamental à jouer, notamment dans la mobilisation, l’animation des partis politiques, la prise de décision, les opérations de vote, la définition des projets de société, la consolidation de la paix, a indiqué d’entrée la présidente du CNDH, Namizata Sangaré.
« L’étape de Bouaké nous offre à travers ce mécanisme au sein duquel nous interagissons sur la situation des droits de l’Homme et sur les besoins des partis, en termes de renforcement des capacités, de faire connaitre davantage le rôle des partis politiques, leurs attentes et aspirations politiques ainsi que leur importance et leur influence dans la gouvernance en Côte d’Ivoire » a expliqué la présidente du CNDH. Il s’agissait de faire un état des lieux de la participation politique des jeunes dans les partis politiques, d’identifier les obstacles et comment améliorer de façon concrète leur représentation dans les assemblées élues.
Les stéréotypes traditionnels présentent les jeunes comme de nouveaux arrivants, sans l’expérience nécessaire pour prendre des décisions politiques. Et pourtant, notre société doit faire face aux attentes de cette puissance. Les jeunes veulent plus de places dans les instances de décisions et dans les assemblées élues. « Nous ne devons plus voir la jeunesse comme une compétence subsidiaire, mais comme un puissant analgésique pour nos démocraties » a expliqué Mme Namizata Sangaré.
Selon elle, les jeunes ne sont pas une force par défaut, mais un pouvoir sur lequel il faudra compter pour tous les changements que nous souhaitons pour notre pays. La jeunesse permet aux formations politiques de puiser dans leur force vitale, de telle sorte que, quoi qu’il arrive, ils ne sont jamais ligotés par l’archaïque ou le séculaire. Les jeunes sont la force qui irrigue le cœur des partis et groupements politiques.
C’est pourquoi, le CNDH estime que nous devons les inclure dans tous les programmes et politiques publiques, combattre les exclusions et les discriminations qui les laissent de côté. Ils doivent être impliqués dans la résolution des sujets d’intérêt majeurs pour eux, comme l’emploi, l’éducation, l’innovation technologique, l’exploitation des ressources, le climat etc.
Pour cette étape, les jeunes du RHDP, du PDCI, du PPACI et du FPI étaient face à face dans un débat.
Pour rappel, les jeunes représentent plus de 70% de la population. Malgré leur poids démographique, l’engagement politique des jeunes dont l’âge est compris entre 25 et 34 ans demeure très faible, comme l’attestent les données des dernières élections municipales et régionales.
Pour 5225 candidats aux régionales, il a été enregistré 344 candidatures de jeunes de 25 à 34 ans, soit 6,58 %. Pour les municipales, nous avons eu 3 243 candidatures de jeunes sur un total de 30 084, soit 10, 77%.
Le constat est implacable. En tant que groupe, les jeunes sont vulnérables et sous-représentés. Ils ont, à ce titre, vocation à bénéficier d’une attention particulière dans les initiatives et stratégies.
Selon Parline UIP, une plateforme de l’Union Interparlementaire qui recense les données sur les parlements nationaux, l’âge moyen des députés en Côte d’Ivoire est de 55 ans, avec 0,39 % pour les députés ayant moins de 30 ans ou moins, et 3,15 pour ceux ayant 40 ans ou moins. L’Assemblée Nationale compte aujourd’hui une seule femme jeune et le Sénat un seul jeune.
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