Le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a organisé ce mardi 6 février 2025, une réunion cruciale du Mécanisme Multi-Acteurs de Prévention et de Lutte contre la Corruption, qui a réuni des responsables institutionnels, des acteurs de la société civile, ainsi que des représentants du secteur privé. Le thème de cette rencontre, « Les risques d’atteintes au devoir de probité dans la gestion des affaires publiques », a mis en lumière les liens essentiels entre gouvernance responsable, lutte contre la corruption et respect des droits humains.
Notons que cette réunion s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à renforcer l’intégrité des institutions publiques et à promouvoir une gestion transparente des ressources de l’État. Le Mécanisme Multi-Acteurs, qui réunit des acteurs variés de la société, constitue un cadre de coopération dynamique pour prévenir et lutter contre la corruption, en intégrant la dimension des droits de l’homme dans cette lutte essentielle pour le développement du pays.
Le CNDH, en tant qu’acteur central de ce mécanisme, a choisi de concentrer les discussions sur les atteintes au devoir de probité dans l’exercice des responsabilités publiques. L’objectif était de comprendre comment les pratiques de mauvaise gestion, de détournement de fonds ou encore de favoritisme nuisent non seulement à la gouvernance mais aussi aux droits fondamentaux des citoyens.
Les participants ont échangé sur les risques spécifiques d’atteintes au devoir de probité des responsables publics et ont examiné les conséquences directes de ces dérives sur les droits humains. Le CNDH a mis en avant l’idée que la corruption et la mauvaise gestion des affaires publiques vont au-delà des simples enjeux financiers : elles portent atteinte aux droits sociaux, à l’accès à la justice, à l’éducation, à la santé et à l’égalité devant la loi.
Lors de son discours, Docteur Marie-Paule Kodjo, vice-présidente du CNDH, représentant Madame la Présidente, Namizata SANGARE, a rappelé que « la probité dans la gestion des affaires publiques est d’une importance capitale pour garantir l’intégrité et la confiance des citoyens envers les institutions publiques. Cela signifie que les responsables doivent agir avec honnêteté, transparence, et dans l’intérêt général, en évitant toute forme de corruption ou de favoritisme. C’est un devoir éthique qui permet de maintenir la justice et l’équité dans la société. Ainsi, le manque de probité entrave la jouissance des droits de l’Homme. »
Les atteintes au devoir de probité dans la gestion des affaires publiques restent l’un des défis majeurs à surmonter pour assurer la justice sociale et la transparence en Côte d’Ivoire. Cette rencontre organisée par le CNDH a permis de poser les bases d’une collaboration renforcée entre les acteurs publics, privés et de la société civile pour lutter contre la corruption tout en respectant les principes des droits de l’homme. Le chemin reste semé d’embûches, mais il est clair que l’engagement collectif est la clé pour parvenir à un futur plus éthique et transparent.
Vincent ADJA Magistrat Hors Hiérarchie, Président de Chambre animant le thème a indiqué que la récurrence des manquements au devoir de probité est de plus en plus une préoccupation dans la gestion des affaires publiques. En effet, cette situation érode le climat social et prive les administrations d’une partie des moyens d’action qui leur permettent de réaliser efficacement les missions assignées
« Dans le cadre de ses missions, la Cour des comptes, chargée de s’assurer de la bonne utilisation des fonds publics, a, relativement aux dispositions encadrant ses activités, fait un recensement des infractions liées aux atteintes au devoir de probité pour lesquelles des sanctions sont prononcées. Ces sanctions, jugées insuffisantes ou peu efficaces, méritent d’être toutefois renforcées avec des mesures de dissuasion et de prévention » a-t-il indiqué.



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