Le CNDH et les fondations Friedrich Naumann et René cassin lance une session de formation

Le CNDH et les fondations Friedrich Naumann et René cassin lance une session de formation

Il y a eu “un bond incroyable” en matière des droits de l’homme en Côte d’Ivoire, a assuré lundi 24 octobre 2022, à Abidjan, le directeur de la Fondation René Cassin de Strasbourg, Pr Sébastien Touzé, à l’occasion l’ouverture de la 6ème session internationale de formation des droits de l’homme initiée par la Fondation Friedrich Naumann en partenariat avec le Conseil national des droits de l’homme ( CNDH)

« Je viens un peu plus de 20 ans en Afrique former des magistrats, des avocats, des étudiants, des membres de la société civile ou des fonctionnaires, et je ne peux pas comparer la situation d’il y a le début des années 2000 à celle d’aujourd’hui. Il y a eu un bond incroyable dans la matière. Déjà le débat est là, c’est-à-dire que les droits de l’homme font partie de la discussion habituelle entre les gouvernants et les gouvernés », a déclaré Pr Touzé.

Il s’est félicité de la récurrence de la question qui est au cœur du projet de société. « Je trouve que c’est qu’en même déjà une avancée qui est considérable parce qu’on partait de loin. Il y a des réflexions nouvelles qui se proposent, même si tout n’est pas parfait, mais l’essentiel c’est d’y aller. Moi je constate qu’il y a vraiment un progrès et quand on compare la Côte d’Ivoire avec l’ensemble des Etats de la région, de la sous-région, elle fait partie incontestablement des moteurs », a-t-il assuré.

Le conseiller du président de la République en charge des Droits de l’Homme, Aimée Zebeyoux ne dira pas le contraire, estimant qu’« on peut noter qu’en Côte d’Ivoire, en ce qui concerne les droits de l’homme, il y a eu une évolution, une amélioration ».

Elle a fait remarquer que les indices annoncés font passer le pays de la 51ème place à la 49ème, « parce que les droits des défenseurs ont été protégés par l’Etat de Côte d’Ivoire, différents textes de lois ont été mis en œuvre et cela c’est depuis l’avènement du président Ouattara à la tête du pays. Il lui tient à cœur la protection des droits de l’homme ».

Toutefois pour Me Zebeyoux, la liberté d’expression et de réunion, ne doit pas occulter le respect de la loi, des règles édictées. « Il y a de nombreux textes faits pour les journalistes, des autorités de régulation. Les journalistes peuvent exercer mais sans pour autant porter atteinte à la vie privée des gens, des autorités de des chefs d’Etat

Le directeur Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, Dr Jo Holden, a salué la tenue de la 6ème édition de cette session de formation. « Avec notre partenaire, la Fondation René Caasin, nous avons pu mettre en œuvre une formation excellente avec des professeurs chevronnés. C’est une formation pour les magistrats, les avocats, les policiers, militaires, des acteurs étatiques et non étatiques. C’est une formation qui a une belle réputation avec des participants de la sous-région », s’est-il félicité

La présidente du  Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Namizata Sangaré s’est réjoui de cette collaboration avant d’indiquer qu’il  s’agit d’un rendez-vous spécial, qui  donne « à la Fondation René CASSIN de venir encore une fois à nous, pour nous offrir l’accès à un enseignement d’excellence, dispensé par un parterre d’enseignants et de spécialistes à la science éprouvée. C’est une très belle initiative, à laquelle le CNDH se sent particulièrement honoré d’être associé, dans le sens où elle vise, en accord avec notre mandat et nos missions, à renforcer les capacités des acteurs étatiques et non étatiques, pour une meilleure application du régime de la liberté d’expression et de la liberté de réunion pacifique. »

Poursuivant, elle a indiqué que le contexte africain suggère que le respect des libertés d’opinion,  d’expression et de réunion soit appréhendé comme une question d’intérêt national, dans le sens où il constitue un élément d’appréciation du dynamisme démocratique et de la bonne gouvernance dans nos pays.  Il constitue une articulation majeure du processus de promotion de la démocratie et de la consolidation de l’Etat de droit, comme garanties de consultations électorales justes, transparentes et apaisées mais aussi et surtout du respect des droits de l’homme et de la dignité humaine.

L’organisation de la présente session de formation en Droits de l’Homme devrait donc constituer une véritable aubaine pour tout aspirant aux enseignements qui seront dispensés dans le cadre de cette session de formation et engagé à défendre toutes les libertés qui fondent la dignité humaine, en tant « … pluralité de volontés libres unies par la raison ».

Elle donnera sûrement à ceux-ci, les moyens d’adresser au mieux les aspirations portées par les organisations de la société civile, les responsables des partis et groupements politiques de l’opposition (notamment), les responsables des organes corporatistes de la presse et des medias, qui ne cessent de dénoncer des atteintes graves à ces libertés, ou plus globalement une tendance récurrente à la restriction des libertés collectives et individuelles.