Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le Malawi souhaite mettre en place un dispositif juridique de lutte contre le terrorisme en tenant compte du respect des droits de l’homme.
A cet effet, une Mike Chinoko, directeur des reformes législatives et directeur de la commission des lois du Malawi conduit une délégation en Côte d’Ivoire et a été reçu par le CNDH le vendredi 3 mai.
« Le Malawi n’a pas encore connu d’attaque terroriste mais reste un pays sous la menace permanente du terrorisme. Nous n’avons pas de législation en la matière et nous sommes venus nous inspirer des expériences ivoiriennes » a-t-il dit.
Pour rappel, le dimanche 13 mars 2016, trois hôtels (Etoile du Sud, La Taverne Bassamoise et la Paillote) et une plage de la station balnéaire de Grand Bassam ont subi des attaques terroristes, faisant de nombreuses victimes civiles et militaires en Côte d’Ivoire.
Au regard de la complexité de ce phénomène et la gravité des conséquences qu’il engendre, la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) et la Fondation Konrad Adenauer (FKA), ont organisé un programme d’échanges et de réflexions au double niveau national et régional autour du thème : « Droits de l’Homme, terrorisme et dynamique de paix en Côte d’Ivoire », à Grand-Bassam, du 2 au 3 juin 2016.
Aussi, le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) de Côte d’Ivoire a organisé, en partenariat avec la Fondation allemande Konrad Adenauer, un atelier sous-régional sur le thème : « Défis sécuritaires, lutte contre le terrorisme et enjeux de la protection des Droits de l’Homme dans l’espace de la CEDEAO », du 11 au 12 septembre 2019, à Grand Bassam.
En 2019, le CNDH a été sollicité dans le cadre d’un projet conduit par CIVIPOL pour la formation des agents des agences de renseignement sur les droits de l’homme dans l’accomplissement de leurs missions. Le CNDH a contribué dans ce projet à l’élaboration et à l’adoption par les services de renseignement d’une Charte d’éthique des agents.
Egalement, le CNDH se félicite de la création de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (ordonnance n° 2021-431 du 8 septembre 2021 portant création d’une Académie internationale de lutte contre le terrorisme). L’AILCT forme et entraîne depuis plus de trois ans des soldats et des officiers africains, en particulier d’Afrique de l’Ouest, dont plusieurs pays sont confrontés à la violence terroriste.
Par ailleurs, en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a mené, d’avril à juillet 2021, une enquête sur le respect des Droits de l’Homme par les entreprises de sécurité privées.
Cette enquête a permis de conclure que ce secteur d’activité, quoi que réglementé en théorie, fonctionne en pratique avec de nombreux dysfonctionnements qui impactent négativement les Droits de l’Homme et rend cette corporation vulnérable à la menace terroriste au nord de la côte d’ivoire.
Enfin, du 20 au 24 novembre 2023, le CNDH organisé, en partenariat avec la Coopération Allemande et le PNUD, deux ateliers de formation des Forces de Défense et de Sécurité pour la promotion du droit à l’identité et à la circulation dans le contexte de la menace terroriste au nord de la Côte d’Ivoire. Cette activité visait à renforcer l’accompagnement des populations civiles pour l’obtention de documents administratifs dans les régions du Bounkani et du Tchologo.
Au total, par le biais de ses commissions régionales, le CNDH fait un suivi du flux migratoire induit par la pression terroriste sur ses pays frontaliers. Il suit avec intérêt le respect des droits de ces personnes déplacées sur le territoire ivoirien en raison des attaques terroristes au Mali et au Burkina.
Selon OCHA, le nombre de demandeurs d’asile en Côte d’Ivoire a fortement augmenté depuis le début de l’année 2023, pour s’établir à 47,803 au 09 février 2024. Les régions du Tchologo (16,118) et du Bounkani (24,459) accueillent la majorité de ces demandeurs d’asile.
En réponse, le Gouvernement ivoirien a décidé de construire deux sites d’accueil de demandeurs d’asile (un dans le Tchologo et l’autre dans le Bounkani). Ces deux sites, dont la capacité d’accueil respective estimée à 7,000 personnes, sont ouverts depuis juillet 2023.
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